Dans tous les milieux professionnels, il arrive qu’un salarié incommode ses collègues et les clients par une forte odeur corporelle. Si le problème est durable, peut-on licencier le salarié malodorant ?

Le salarié doit veiller à son hygiène personnelle

En principe, le salarié a l’obligation de prendre soin de sa santé, et donc de son hygiène personnelle, conformément à l’article L.4122-1 du Code du travail.

Bien évidemment, certains contrats de travail exigent plus spécifiquement une hygiène rigoureuse (milieu hospitalier ou alimentaire par exemple).

Quel que soit le secteur d’activité, l’employeur peut  envisager le licenciement du salarié sur ce fondement, sous réserve d’être certain que l’odeur soit imputable à un manque d’hygiène du salarié (pas de douche, vêtements sales… ou les deux…).

Licenciement  impossible si l’odeur résulte d’un problème de santé

Si l’odeur résulte d’un problème médical, le licenciement serait considéré comme discriminatoire au sens de l’article L.1132-1 du Code du travail, ce qui aurait des conséquences désastreuses pour l’employeur dans un éventuel litige prud’homal.

Un terrain toujours glissant pour l’employeur

L’employeur doit également agir avec tact. Il a été jugé que le fait de demander au salarié malodorant s’il était atteint de gangrène ou d’incontinence était une atteinte à la dignité, qui justifie la résiliation du contrat de travail aux torts exclusifs de l’employeur (Cass. Soc, 7 février 2012, n°10-18686).

Dans tous les cas, les juridictions sont attentives à l’attitude de l’employeur, et il est conseillé de dialoguer avec le salarié, de l’avertir s’il ne réagit pas, avant d’engager un éventuel licenciement.

Raphaël Chekroun

Avocat au barreau de La Rochelle.

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